
Sainte Marie-Madeleine et les apôtres Pierre et Jean découvrant le tombeau vide du Christ
Cathédrale Notre-Dame de Chartres
Vitrail au plomb. Verre incolore, rouge, bleu, vert, ocre et jaune ; peint avec de la grisaille.
D. 78.5 cm (en lumière) ; D. 83 cm (cadre)
Prêt du Musée historique de Bâle et du Freiwilliger Museumverein Basel, VMR 486
De format rond, ce vitrail représente une femme et deux hommes en pied et habillés à l’antique. Du fond bleu se détachent une plante composée de plusieurs rinceaux sur la gauche, et, sur la droite, un tombeau vide, dépourvu de couvercle, duquel dépasse un linceul blanc. Il s’agit de la visite, juste après Pâques, de Marie-Madeleine et des apôtres Pierre et Jean au tombeau du Christ, qu’ils trouvèrent ouvert et vide. Le récit néo-testamentaire correspondant nous est livré par Jean dans son Évangile (Jn 20, 1-10). Les protagonistes saisissent à cet instant la prophétie du Christ, qui avait annoncé sa Résurrection trois jours après sa Crucifixion. La scène est placée dans un cadre ornemental lobé composé de motifs géométriques colorés.
Ce vitrail, un prêt de longue durée du Musée historique de Bâle, partage son destin avec son pendant représentant un Christ en gloire, aujourd’hui conservé au même Musée historique (inv. 1978.222). Tous deux proviennent de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, en Eure-et-Loir, située à environ 90 kilomètres au sud-est de Paris, où ils auraient été réalisés entre 1194 et 1240 lors de la prestigieuse première campagne de vitrage de la cathédrale.
Sur la base de documents d’archives retrouvés dans les années 1880 à Chartres, on sait que notre vitrail a été restauré entre 1415 et 1416 : c’est à cette époque que la tête de Marie-Madeleine et plusieurs verres composant le sarcophage ont été remplacés, tandis que la tête de saint Jean a été remplacée à une date indéterminée par un fragment datant d’environ 1200. Ayant conservé son ancien réseau de plomb, le panneau semble cependant avoir échappé à la grande campagne de restauration de la cathédrale qui s’est tenue entre 1868 et 1918 : c’est probablement à cette époque que le vitrail aurait été substitué à Chartres, peut-être par l’intermédiaire d’un des nombreux restaurateurs parisiens alors actifs sur le chantier. C’est également à cette époque ou au tout début du XXe siècle qu’un restaurateur et/ou un antiquaire a donné au panneau son actuelle forme en médaillon.
Après la dépose, les deux panneaux bâlois se sont retrouvés – fait rarissime pour des vitraux de Chartres – sur le marché de l’art. Ils ont été acquis en 1910 par l’Américaine A. M. Vail (1864-1946) chez les antiquaires Bacri Frères à Paris, avant de passer en 1947, par héritage, à la famille bâloise Sarasin-Dearth. En 1978, le Christ en gloire fut acheté par le Conseil d’État du canton de Bâle-Ville (Regierung des Kantons Basel-Stadt) et la visite au tombeau vide par le Freiwilliger Museumverein Basel, lesquels furent respectivement donné et déposé au Musée historique de Bâle.